OTIS RUSH, Un grand talent longtemps ignoré

Les guitares de OTIS RUSH

Les équipes de Sounds-Finder ont abattu un travail acharné afin de vous révéler le matos d’Otis Rush. Cependant, ils n’ont pas trouvé grand-chose. Ainsi, si VOUS avez des infos émanant de sources sûres, aidez-nous !!

 

Voici ce que nous avons déniché :

Nous savons qu’il a joué sur Fender Stratocaster,

 

et sur Gibson ES-345, comme son idole, B.B. King.

On lui prête aussi l’utilisation d’une Fender Jaguar

ainsi que d’une Epiphone Riviera.

Les amplis de OTIS RUSH

Nous savons également qu’Otis Rush aimait le Combo Mesa Boogie

et le Victoria DoubleDeluxe qui lui rappelait le son du Bassman.

Guitariste et chanteur américain de blues, Otis Rush a bien du mal avec le succès. Mais, comme souvent malheureusement, ce talent inégalé rencontre la gloire et la reconnaissance plus après sa disparition qu'avant. Son son si particulier lui vient du fait qu'il est gaucher mais ne change rien aux cordes. Donc, il joue la corde de Mi Grave en bas, à l'inverse des guitaristes typiques. Il joue également souvent avec le petit doigt enroulé sous le E bas. Il effectue de longues notes pliées tout en utilisant un instrument de droitier.

Naissance d'un talent hors-pair

Otis Rush nait à Philadelphia le 29 avril 1935. Fils de fermiers, il compte six frères et soeurs et passe son enfance à travailler comme ses parents. Vers ses 6 ans, il fait ses premiers sons d'harmonica. A 8 ans, il apprend à jouer de la guitare sur celle de son frère droitier (d'où son jeu) et chante dans diverses chorales d’églises locales.

Inspiré par Muddy Waters, qu'il voit en concert, il forme rapidement son groupe Little Otis. Il déménage à Chicago dans les années 50 et devient le leader de la scène blues très facilement. Il explique : "Il s'agit de jouer ce que vous ressentez. Si je joue un solo en si, je pourrais plier une note en ré juste parce que je le veux".

Sa méthode de jeu, semblable à celle d'Albert King, Dick Dale, Lefty Dizz, ou encore Coco Montoya lui permet de se faire un nom rapidement dans les clubs de la coté du blues. Il en dit, dans les années 90 : "Les gens diront: 'Comment as-tu joué ça?' C'est difficile à expliquer, pour moi. J'ai l'impression de toujours frapper les mauvaises notes".

Le succès, pas si facile

Son chant très soul et théâtral, ses solos très expressifs et sa voix de baryton large et puissante lui ouvre des portes qu'ls espérait tant. Par son talent et son travil, il inspire Freddy King, Luther Allison, Eric Clapton, Stevie Ray Vaughan, Michael Bloomfield et Peter Green entre autres.

Son seul grand succès, à l'époque arrive en 1956 et s'intitule « I Can’t Quit You Baby ». Entre 1956 et 1958, Rush réalise beaucoup d’enregistrements mémorables dont « Double Trouble » et « All Your Love » pour le label Cobra mais les ventes ne décollent pas. Il enregistre pourtant 8 magnifiques singles avec Ike Turner entre autres.

En 1969, il crée une compilation d’enregistrements d’échecs d'Albert King : Albert King & Otis Rush : « Door To Door ». Cobra fait faillite en 59 et Rush n'a plus personne pour qui jouer.

La période noire...

A partir de 1966 et de sa participation à l’American Folk Blues Festival, il traverse une période sombre, les engagements se font rares. Son contrat avec le label Capitol tourne à l’échec. Son album « Mourning In The Morning » produit par Michael Bloomfield  et Nick Gravenites ne décolle pas. Les musiques contemporaines comme la soul et le rock sont nouvelles pour Otis. C'est pourquoi cet opus n’obtient pas le succès escompté.

En 1971, Rush enregistre l’album « Right Place Wrong Time » mais Capitol ne le sort pas. Il sort finalement en 1976, et est considéré comme sa meilleure œuvre d’après les critiques. Il continue de perfectionner son jeu de guitare en étudiant Kenny Burell et Jimmy Smith et en absorbant le style de Albert King.

...Qui se finit bien !

Il est cependant très apprécié par la critique comme par les musiciens Duane Allman, Eric Clapton, Jeff Beck, Jimmy Page ou Mick Taylor entre autres. Ses problèmes de diabète et de dépression lui donnent une carrière en dents de scie.

Après 1974, le ciel semble enfin commencer à s'éclairicir pour Rush. Il effectue plusieurs tournées éclatantes de succès en Europe et au Japon. Il enregistre plusieurs albums pour Delmark Records et Sonet Records en Europe. Malgré cela, découragé par cette industrie musicale, Otis arrête de jouer et d’enregistrer le reste de la décennie.

Le réel retour du succès

1984 le voit entrer au Blues Hall Of Fame. ET, en 1985, c'est le vrai retour de Rush sur le devant de la scène où il effectue une tournée aux USA immortalisée par un album live. En 1994, c'est la sortie de « Ain’t Enough Comin ‘In » qui est son 1°album studio depuis 16 ans ! 4 ans plus tard, il sort un nouvel album et remporte son 1° Grammy Award pour le meilleur blues traditionnel pour "Any Place I'm Going" en 1999.

Otis Rush continue de tourner et jouer jusqu’à 2003, où il a un accident vasculaire cérébral qui le laisse en partie paralysé. En 2006, c'est la sortie de l'album « Live…And In Concert From San Fransisco ».

En 2015, Rolling Stone a classé 53 des 100 meilleurs guitaristes de tous les temps. Le temps de sa carrière, Rush enregistre 17 albums originaux et 8 de compilations.

Jusqu'à la fin

Otis Rush décède le 29 septembre 2018 des complications de son accident vasculaire cérébral.

La même année, il reçoit un Lifetime Achievement Award par la Jazz Foundation Of America pour « une vie de génie et laissant une marque indélébile dans le monde du blues et du langage universel de la musique ».

Gregg Parker, PDG et fondateur du Chicago Blues Museum, a déclaré à propos de Rush: "Il était l'un des derniers grands héros de la guitare blues. C'était un dieu électrique". Écrivant dans le New York Times , Bill Friskics-Warren a déclaré: "Un chanteur richement émotif et un guitariste d'une grande compétence et imagination, M. Rush était à l'avant-garde d'un petit cercle d'innovateurs de la fin des années 1950, y compris Buddy Guy et Magic Sam, dont la musique, imprégnée de R&B, a annoncé une nouvelle ère pour le blues de Chicago".

Lors d'une interview sur sa carrière non-linéaire, il explique : "J'ai un don et j'ai choisi de ne pas l'utiliser pendant un moment. Mais c'était comme si Dieu m'avait donné un coup de cœur pour ça, vous savez. Alors j'y suis retourné. Laissez-moi vous dire, être un musicien de blues est l'une des choses les plus difficiles que vous puissiez avoir envie de faire. Mais c'est doux aussi, si vous y parvenez".

A présent, suivez Sounds-Finder vous guider dans la boite à merveilles de Otis Rush...

Le son en vidéos de OTIS RUSH

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