Les signatures de BONNIE RAITT
Les guitares de BONNIE RAITT
Bonnie Raitt débute avec une guitare Stella, offerte à l’occasion du Noël de ses 8 ans qui a coûté 25$.
Elle passe rapidement à la Stratocaster de 1965 acquise en 1969 qu’elle ne quittera que rarement.
Son élégance de jeu et sa sonorité la distinguent de ses paires. Pour ses slides, Bonnie utilise de véritables bottlenecks placés sur le majeur de sa main gauche et se sert de plusieurs types d’accordages ouverts. Même si la plupart de ses titres sont joués sur cette ‘Strat’ de 1965, lorsqu’elle est en tournée, les changements d’accordages lui imposent plusieurs guitares dont quelques modèles ‘signature’ de couleur bleue, mais aussi une Stratocatser Sunburst de 1963 ayant appartenu à Robin Trower.
Bonnie continue avec une Gibson ES-175 pour laquelle elle a dû obtenir les pans coupés afin d’utiliser un capodastre sur les 3° et 5° frettes. Cela lui permet d’obtenir l’octave et de rallonger son sustain.
Elle se sert aussi d’une Guild F-50 en acoustique. Mais aussi de sa signature, la Bonnie Raitt Stratocaster
Concernant son jeu, Raitt explique : « Lorsque vous jouez du slide, qui ressemble tellement à une voix humaine, vous pouvez travailler l’amplificateur et l’overdrive. Maintenant, j’utilise un compresseur lorsque je joue en slide, et avec cela, vous pouvez maintenir une note aussi longtemps que vos émotions tiennent. C’est comme surfer – vous pouvez surfer sur cette vague d’intensité émotionnelle et la réduire et la développer, en fonction de la façon dont vous actionnez votre bouton de volume. C’est vraiment une façon excitante de s’exprimer. Donc, pour moi, la guitare électrique a le ton et la beauté qui reflètent plus ouvertement la gamme d’émotions que je veux ressentir quand je chante et joue. C’est beaucoup plus expressif pour moi. Et c’est ce qui me fait revenir« .
Elle continue : « Je joue en open A [E–A–E–A–C#–E, low to high], ou je descends en G [D–G–D–G– B–D, low to high], qui est le pareil mais tout est une note plus bas. La raison pour laquelle j’utilise autant de guitares sur scène est que les chansons sont dans des tonalités différentes – ré ouvert, mi ouvert, mi ouvert – et cela fait gagner du temps entre les chansons. Parfois, j’utilise aussi des capodastres – si je chante en do, je mettrai le capodastre sur la troisième frette ».
Les amplis de BONNIE RAITT
Raitt utilise prinicipalement le Bad Cat Black 30R combo 1×12 Guitar Combo comme ampli.
Les effets de BONNIE RAITT
Bonnie utilise des cordes personnalisées GHS Boomers avec différentes jauges de cordes ainsi que des ensembles acoustiques GHS Phosphor-Bronze.
On lui connaît l’utilisation du Boss CS-2, du ProCoRat, du Demeter TPG-3 et de micros Texas Specials.
Cette chanteuse, pianiste, compositrice, activiste, guitariste de blues et de country, mais aussi et surtout disciple de John Lee Hooker est une héroïne de la guitare ! Des participations mémorables à de grands concerts caritatifs, des collaborations avec les joueurs les plus expérimentés du monde, une carrière fleuve offrant de véritables pépites musicales, voilà la vie de Bonnie Raitt ! Maintenant que vous avez vu son matos, découvrez le parcours hors-norme de cette guitariste aux multiples talents !! Sa technique si particulière de slide procure une haute sensibilité à ses morceaux qui en deviennent plein d'émotions et si purs.
Naissance d'une grande étoile
Bonnie Lynn Raitt naît le 8 novembre 1949 à Burbank en Californie. Sa mère est pianiste et son père est le chanteur de comédies musicales John Raitt. Ses parents ont une très forte influence sur elle. Bonnie passe son enfance à jouer avec ses deux frères, elle se décrit d'ailleurs comme un garçon manqué.
Elle commence par jouer du piano et se met à la guitare avec une Stella qu’elle reçoit en cadeau de Noël à 8 ans. Bonnie ne prend pas de cours, elle s’inspire du renouveau de la musique folk américaine des années 50. Elle explique également être influencée par le mouvement beatnik en disant : "Cela représentait toute ma croyance... Je ferais pousser mes cheveux très longs pour ressembler à une beatnik !". Mais, elle apprend aussi beaucoup avec son grand-père et son lap-steel, .
Dans la période de ses 8 à 15 ans, Bonnie et ses frères participent aux camps d’été où elle monte en niveau en jouant devant les autres. Adolescente, elle prend la musique comme un moyen d’évasion pour oublier les moqueries des autres enfants quant à son poids et ses tâches de rousseur. Elle entame des études secondaires en relations sociales et en études africaines. Elle est aussi la principale chanteuse du groupe universitaire Revolutionary Music Collective avec Bob Telson. Selon elle, « l’opportunité qui a tout changé » est son déménagement, pendant son second semestre à Philadelphie, avec Dick Watermann, un promoteur de blues.
A l'été 1970, Bonnie joue avec son frère dans le groupe Mississippi Fred McDowell au Philadelphia Folk Festival et en première partie de John Hammond. Un journaliste commence alors à parler de ses prestations ce qui amène les chasseurs de tête des grandes maisons de disques à venir la voir jouer.
Les débuts d'une ascension sans fin
Bonnie accepte l’offre de Warner Bros. qui sort rapidement son premier album, « Bonnie Raitt » en 1971 et qui remporte un accueil chaleureux de la presse. Même si la critique l’encense, le public n’achète guère d’albums. La même situation se produit pour le second album, « Give It Up » en 1972. Seul l’album de 1977, « Sweet Forgiveness » lui offre sa première percée commerciale.
Au cours des années 70, elle sort une série d’albums influencés par le blues, le rock, la folk et la country. Raitt joue également souvent en session avec Warren Zevon, Little Feat, Jackson Browne, The Pointer Sisters, John Prine et Leon Russell. En 1979, elle participe et organise les concerts qui donnent les albums No Nukes, contre l’utilisation de l’énergie nucléaire.
En 1980, Bonnie débute au cinéma en jouant son propre rôle puis, en 1982, elle sort l'album « Green Lights » où elle tente de revisiter ses sons qui sont comparés à la new-wave, à sa grande surprise. Trois ans plus tard, elle n’a plus de maison de disques car ses ventes ne suffisent plus à la sienne et elle fait face à ses problèmes d’alcoolisme et de toxicomanie. Cependant, elle continue à tourner et à gérer ses actions en faveur de son activisme politique.
En 1985, elle chante et apparaît dans le clip de « Sun City », une chanson anti-apartheid. C'est à ce moment que son ancienne maison de disques veut ressortir un de ses albums, « Nine Lives » qui est une déception critique et commerciale en 1986.
Les causes humanitaires comme moteur
Pendant l'année 1987, Raitt participe aux concerts de Farm Aid et d’Amnesty International au concert commun entre les USA et la Russie. Elle organise également un show pour Countdown ‘87 avec Herbie Hancock entre autres. A la fin de cette année, Bonnie rejoint les chanteurs KD Lang et Jennifer Warnes pour l’émission de Roy Orbison. Elle arrête toutes ses addictions, et, saine, elle aide SRV (celui qui l'aide à quitter l'alcool et les drogues) à un concert au Minnesota, à la foire de l’État.
En 1989, après des années d’éloges des critiques mais toujours pas de succès commercial, ce dernier arrive avec son 10° album « Nick Of Time ». Il est alors élu 230° sur les 500 plus grands albums de tous les temps dans le Rolling Stone. Elle explique que c’est son « premier album sobre »…après plus de 5 millions d’albums vendus !
Les albums suivants « Luck Of The Draw » (1991) et « Longing in Their Hearts » (1994) se vendent à plusieurs millions d’exemplaires d’où proviennent les singles « Something To Talk About », « Love Sneakin’ Up On You » et « I Can’t Make You Love Me ».
Pour une carrière sans fin !
En 1990, Bonnie remporte le Grammy Award du Meilleur disque de Blues traditionnel avec John Lee Hooker. Elle remporte également 10 Grammy Awards et un Grammy Lifetime Achievement Award. Elle se classe 50° dans la liste des 100 meilleurs chanteurs de tous les temps et 89° des 100 meilleurs guitaristes de tous les temps. Les années 90 sont celles de ses grands succès commerciaux.
Graeme Connors déclare : « Bonnie Raitt fait quelque chose avec des paroles que personne d'autre ne peut faire ; elle les plie et les tord directement dans votre cœur ». En 1995, Bryan Adams lui écrit un titre, « Rock Steady », pour sa tournée. En l'an 2000, elle est intronisée au Rock And Roll Hall Of Fame. L'année 2002 lui apporte une étoile sur le Hollywood Walk Of Fame pour ses contributions à l’industrie du disque.
Raitt fait ensuite des apparitions en radio et tv, notamment en 2012 aux côtés de Alicia Keys, l’année où elle sort son premier album studio depuis 7 ans, « Slipstream ». Trois ans plus tard, elle participe à un concert avec Leon Russell et Ivan Neville pour Marty Grebb qui se bat contre le cancer. En 2016, Bonnie sort « Dig In Deep » qui se classe 11° au Billboard américain. Malheureusement, en 2018, elle doit annuler les premiers concerts de sa tournée pour des problèmes de santé.
Elle est cependant invitée sur l’album « True Love » de Toots And The Maytals qui remporte le Grammy du meilleur album reggae en 2004. Raitt joue avec Willie Nelson, Eric Clapton, Jeff Beck, Ben Harper, Keith Richards et The Skatalites entre autres. Elle participe aux albums de Roy Orbison, Pops Staples, Steve Ripley (avec Ry Cooder entre autres), Jackson Browne et de Stevie Ray Vaughan (avec BB King, Buddy Guy, etc). Elle apparaît aussi dans le film « Reggae Got Soul : The Story Of Toots And The Maytals » (2011).
Bonnie Raitt, aujourd'hui, c'est : 17 albums studio et 3 albums live. Mais, surtout, plus de 16 millions d'albums vendus ! Et, parmi ceux-ci, lesquels sont vos favoris ?