JOHN FAHEY, un artiste fragile

Les guitares de JOHN FAHEY

Nous n’avons trouvé que très peu de renseignements sur le matériel de John Fahey, aussi, si vous en savez plus et de source sûre, aidez-nus en commentant cet article ! 😉

On lui connait l’utilisation de plusieurs guitares à 12 cordes, d’une L-50 et, bien sûr de sa toute première guitare, la Sears and Roebuck Special.

John Fahey est un des premiers guitaristes à jouer des solos pour la guitare à cordes métalliques. Influencé par le folk américain, la musique classique et les musiques brésilienne et indienne, il expérimente les dissonances et les bruits (cris d’animaux et ponts chantants).

C'est un guitariste fingerstyle. Son style est décrit comme le fondement du genre de la guitare primitive américaine. mais, le jeu de Fahey est une fusion entre un blues mélancolique, une technique de guitare particulière et une touche d’avant garde. Il explique : « Je me considère comme un guitariste classique, mais on me catégorise comme un musicien folk. »

John utilise les accordages ouverts, le finger-picking, des rythmes syncopés et les dissonances et les improvisations sont ses outils.

Les petits débuts d'un grand guitariste

John Fahey Aloysius nait le 28 février 1939. Il passe son enfance à Takoma (banlieue de Washington DC), entouré de ses parents qui jouent de la harpe celte et du piano. Ensemble, ils écoutent Bill Monroe et les Stanley Brothers, de la country et de bluegrass. Il obtient, enfant, une clarinette mais l'abandonne à 13 ans. Ce délaissement vient de sa rencontre avec Franck Hovington. Impressionné par ce guitariste, il achète sa première Sears and Roebuck Special et l'apprend en autodidacte.

En 1958, John Fahey réalise ses premiers enregistrements tout en travaillant dans une station service. Ses bandes paraissent sou le nom de Blind Thomas. L'année suivante, il enregistre dans une église ce qui sera le premier disque de son propre label, Takoma.

Le son comme premier métier

Fahey crée cette maison de disque dans les années 6. Elle qui fait découvrir de nombreux grands guitaristes tels que Peter Lang ou Rick Ruskin entre autres. Parallèlement à sa carrière de producteur, John se passionne pour les disques de country et bluegrass. Il voyage donc dans tout le sud américain afin d'agrandir sans cesse sa collection et découvre la musique du delta blues.

Fahey explique son amour de Patton et des chanteurs du Delta par le fait qu’ ils étaient en colère. Il explique que « leur musique est de mauvais augure. Patton avait une cardiopathie rhumatismale et il savait qu’il allait mourir jeune, ce qu’il fit . Dans Son House vous entendez beaucoup de peur, Skip James, vous entendez beaucoup de tristesse, mais aussi beaucoup de colère .» Il vouait un véritable culte à Skip James et était impatient de lui demander ses accordage

Les années 60, années à succès

En 1963, diplômé de l’université en philosophie et en religion, il débute aussi avec les succès commerciaux. Un an plus tard, Fahey, Bill Barth et Henry Vestine continuent leur quête d'anciens bluesmen. John effectue sa première tournée à l'été 1969. Cette même année, il joue pour un extrait du film « Zabriskie Point ».

En 1971, Fahey publie l'album « America » de très grande qualité car plus mesuré que les précédents. Cependant, ces années sont celles du déclin pour lui et sa maison de disques. Maladie, divorce, problèmes d'alcool et d’argent le poussent à se retirer du monde de la musique.

En 1973, il produit l'album de Peter Lang qui jouera ensuite avec Ry Cooder, Chet Atkins, Jerry Garcia et d’autres grands noms de la guitare. Six ans plus tard, il vend sa maison de disques qui a fait paraitre des albums de guitaristes tels que Mike Bloomfield et Canned Heat entre autres.

20 ans plus tard et très différents...

En 1986, il est diagnostiqué du syndrome d’Epstein-Barr, une infection virale qui accentue ses autres problèmes de santé. Mais Fahey continue à se produire sur scène et en radio. Les années 90, sont terribles pour lui : il vit dans la pauvreté, dans des motels bon marché. Cependant, en 1994, suite à des articles dans divers journaux et des compilations de ses grands succès, un nouveau public s’intéresse à lui.

En 1996, John développe une nouvelle maison d'édition, Revenants Records, qui produit des artistes de folk et blues anciens. Un an après, il reçoit le Grammy Award pour « Anthology Of American Folk Music, Vol. 4 ».

En 2010, Fahey expose ses peintures abstraites dans diverses galeries. Puis, 3 ans plus tard, un documentaire sur lui est réalisé par James Cullingham, « In Search Of Blind Joe Death : The Saga Of John Fahey ». Il est à noter qu'il est également l'auteur d’articles volumineux où il se moque de la musique folk actuelle. Il écrit aussi deux livres « Charley Patton » et « How Bluegrass Music Destroyed My Life ».

Quand la santé s'en mêle...

John Fahey vit ses dernières années dans la pauvreté et la santé précaire. Il décède des complications d’une chirurgie cardiaque où il a subi un sextuple pontage coronarien.

Quatre albums d'hommage paraissent comme testament de sa réputation en tant que "géant de la musique américaine du 20ème siècle". En 2003, il est classé 35° des 100 plus grands guitaristes de tous les temps par Rolling Stone. Il a sorti 50 disques pendant sa carrière.

Le son en vidéos de JOHN FAHEY

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