Les signatures de LOU REED
Les guitares de LOU REED
Suivant la vente de matériel de Lou Reed aux enchères, le communiqué adressé aux internautes indique : « Lou Reed a amassé ces trente dernières années une grande collection de matériel pour ses tournées. Outre les guitares emblématiques, amplificateurs et autres pièces qui resteront la propriété de Sister Ray Enterprises (NDR, la société gérant ses droits), il existe un grand nombre d’autres équipements qui peuvent être mis en vente. Ces objets seront prochainement mis aux enchères sur le site eBay et les bénéfices serviront au développement de Lou Reed Archive ».
Ses guitares sont très nombreuses, nous ne citerons donc ici que les plus utilisées, parmi lesquelles :
– la Fender Telecaster,
– l’ Epiphone Riviera,
– la Gretsch Country Gentleman,
– la Guitare Carl Thompson,
– la Guitare Steve Klein,
– la Fender Electric XII,
– la Gibson SG,
– et la Gretsch White Falcon
Lorsque l’on parle à Lou Reed de ses guitares Schecter, il explique : « (…) ce ne sont pas des Schecter d’origine. Je n’en utilise que les pièces, et mon luthier les trafique. J’ai acheté un petit stock de manches de super-qualité quand ils étaient disponibles. J’en ai en laurier indien, en wingai africain, et quelques-uns en palissandre. Mon luthier se fournissait directement chez Schecter et montait les pièces lui-méme. Ce n’est donc pas une Schecter, il n’y a que le manche, et encore, c’est lui qui a écrit « Schecter » dessus ! Ça pourrait tromper les gens qui me voient avec. C’est comme pour Fender: ils les fabriquent au Japon, mais les meilleures pièces pour te bichonner une custom guitar aujourd’hui, il faut les prendre sur les vieux modèles américains. J’ai toujours voulu avoir le vieux son, mais en plus je voulais le trafiquer avec de la distorsion et de la saturation. Mon luthier m’a branché avec un fabricant d’amplis très intéressant qui me permet ca. Je ne te parle pas d’une pédale minable, pas de la saturation en boite, mais de la VRAIE distorsion. Hé ! Hé ! Hé !« . (Merci à Gonzomusic pour cet extrait d’interview !)
Les amplis de LOU REED
Lou Reed pousse son ampli a fond, ce qui est très inhabituel pour l’époque, et réalise d’incohérents larsens, des successions de violents spasmes et d’envolées de notes ineptes techniquement mais gonflées à bloc.
On lui connait l’utilisation de plusieurs amplis, cependant, nos sources n’étant pas certaines, nous ne citons que les Soldano SLO 100 watts.
Voici un extrait d’interview de Lou Reed concernant son équipement : « Mes amplis se sont beaucoup améliorés. J’ai eu de petits amplis, qui étaient pratiques pour obtenir un gros son sans devenir automatiquement sourd. Mais le son change d’une salle à une autre, les murs sont trop durs, trop mous… tout se fait à tâtons. Par exemple je n’aime pas les vieilles Stratocaster parce que le bouton de tonalité n’agit pas sur le micro aigu. J’ai essayé des dizaines de micros et j’ai enfin trouvé Red Rhodes, un luthier de L.A. qui joue de la pedal-steel guitar. Son micro s’appelle le Velvet Hammer, il est super. Il est comme les vieux micros, pas très puissant. Tout le monde veut des micros puissants. Moi je me fous de ce qu’on raconte, plus le micro est puissant, plus tu perds le grain du son. Ce sont des micros « a simple bobinage », et au début j’ai fait faire un modèle qui en reliait deux ensemble, avec un interrupteur, qui me permettait de les transformer en un seul, double bobinage donc, a volonté. Comme ça j’obtenais les deux possibilités, puissant ou grain. Je ne suis pas sûr que tout ça intéresse les lecteurs de BEST, mais si je lisais un article sur moi, c’est de ça que j’aimerais entendre parler !« .
Les effets de LOU REED
La vente aux enchères dont nous avons parlé a exposé des claviers Kurzweil PC2X et un piano électronique Yamaha P80 avec sa caisse. D’autres équipements devraient être ajoutés au fur et à mesure.
On sait également que Lou Reed joue avec un Haken Continuum Touche.
L'apprentissage par la passion
Lewis Alan Reed nait le 2 mars 1942 à Brooklyn (New-York) dans une famille juive. Il étudie le piano dès ses 5 ans. Il se passionne rapidement pour le rock ‘n’ roll, le doo-wop, la littérature, le modern jazz et le free jazz. Concernant son apprentissage de la guitare, il explique : "J’ai appris le piano classique lorsque j’étais enfant. J’étais bon, mais je n’aimais pas ça. J’ai ensuite entendu des disques à la radio, alors j’ai voulu une guitare électrique, que mes parents m’ont offerte. Puis ils m’ont trouvé un prof, qui voulait m’apprendre avec un bouquin. J’ai dit : “Non, non, non, apprends-moi ce disque-là ! – Mais il n’y a que trois accords. – OK, apprends-moi ces trois accords !” Il m’a appris ces trois accords, je suis parti, et je n’ai plus jamais pris de leçon".
Lou poursuit en ajoutant : "J’étais un grand fan d’Ornette Coleman, de Cecil Taylor, de Don Cherry, d’Archie Shepp… J’aimais aussi le free jazz et le heavy funk, James Brown et le rockabilly, Warren Smith, Bo Diddley. Mes premières découvertes étaient Carl Perkins avec Honey Don’t et Roy Orbison avec Ooby Dooby. J’achetais ces disques et j’essayais de copier les solos".
Les débuts d'une immense carrière
En 1958, Lou intègre le groupe The Shades qui devient The Jades et enregistre un 45 tours.
A 17 ans, il subit des électrochocs en traitement psychiatrique contre sa bisexualité. Cette expérience le dévaste littéralement, il commence alors à prendre des médicaments et change de comportement en révélant de la violence et de la provocation. Il poursuit ses études par des cours d’écriture créative où il rencontre sa muse, Shelley Albin.
En 1964, Reed travaille comme auteur-compositeur et parfois interprète pour une maison de disques de compilations bon marché. Il y engage John Cale et ensemble, ils recrutent le guitariste Sterling Morrison et deviennent les Warlocks qui jouent dans les rues avec Moe Tucker à la batterie.
Et le Velvet Underground voit le jour
1965 est l'année de la création du Velvet Underground avec la chanteuse Daryl et Angus Maclise aux tablas. Ils jouent des musiques de films amateurs pendant qu’ils sont projetés. Dans le café où ils jouent également souvent, ils rencontrent Paul Morrissey et Andy Warhol qui impose la chanteuse Nico. Ils jouent alors pour les films d’Andy. Ce dernier l'appelle alors le « prince de la nuit et des angoisses ».
Le Velvet propose des thèmes particuliers, comme l'homosexualité, la drogue, la mort, etc., qui choquent bon nombre d'auditeurs. Même les Doors sont impressionnés par leur prestation. Dans ce groupe, Lou est guitariste, chanteur et le principal auteur.
L'album « The Velvet Underground and Nico » paraît en mars 1967. Cet album à la banane contient les accords de Reed, l’accordage Ostrich. Même si cet album est devenu culte depuis, il choque et ne connaît aucun succès à sa sortie.
Cette même année, le second album connaît le même succès et Cale quitte le groupe. Lou Reed fait de même en 1971.
Suivi d'une belle carrière solo...
Le premier album solo de Lou déçoit le public. Cependant, la même année, « Transformer » sort et là, le succès explose. En produisant cet album, David Bowie rend hommage à son idole qui devient une super star mondiale avec « Walk On The Wild Side ». La tournée suivante permet à Nico, Reed et Cale de rejouer ensemble des morceaux du Velvet.
En 1973, la tournée suite à l'album provoque des émeutes à cause du comportement provocateur et outrancier de Lou. Deux ans plus tard, l'opus « Metal Machine Music » brise le succès de Reed, pourtant revenu à la hausse avec les albums live précédents. Les albums s’enchainent ensuite avec des succès inégaux.
Lorsqu'en 1990, un hommage est rendu à Andy Warhol décédé en 1987, le Velvet se reforme le temps d’une série de concerts.
Les albums suivants de Lou sont de grande qualité même si celui où il reprend des poèmes d’Edgar Allan Poe a du mal à convaincre. En 2008, il fait une lecture de ses écrits à Paris et, deux ans plus tard, il collabore avec Gorillaz. En 2011, Reed donne un concert en France puis enregistre « Lulu » avec Metallica.
...récompensée mais terminée dans la douleur
Pendant ses années de pleine santé, Reed fait des apparition dans plusieurs films. Il réalise aussi deux livres avec ses photographies.
En avril 2013, Lou subit une greffe du foie suite à une cirrhose, il doit alors annuler plusieurs dates. Il meurt des suites de cette opération le 27 octobre 2013 à 71 ans, à Southampton (New-York).
Il est promu Chevalier des Arts et des Lettres en 1992 et est introduit au Rock and Roll Hall Of Fame en 2015. Un astéroïde nommé Loureed lui est dédié.
Avec le Velvet, Lou réalise 11 albums puis 20 en solo et 11 en live. Ses textes et ses musiques noires, sa voix en parlé-chanté, son look sombre et ses ambiguïtés ont fait de lui une icône du rock. Lorsqu'il parle de son jeu, il explique :"J'ai beaucoup travaillé pour parvenir à un style que je qualifierais de punk-soul. Je crois au punk-rock, si par punk on entend ce qui vient de la rue et qui n'est pas fondé sur le blues. Je voulais trouver un jeu de guitare qui ne soit pas fondé sur le blues".