LINK WRAY, Le Shawnee créateur du son lourd

Les signatures de LINK WRAY

Link Wray Tribute par Eatwood Guitars - Pinterest
Pour avoir le son de Link Wray, achetez la Tribute de Eastwood Guitars !

Les guitares de LINK WRAY

On sait que Link Wray joue sur des Danelectro Longhorn, Supro Dualtone, SG Standard et Gibson Les Paul

 

Une enfance dans la misère

Fred Lincoln Wray Jr nait le 2 mai 1929 à Dunn en Caroline du Nord. Il est guitariste, auteur compositeur et chanteur de rock américain.

Il grandit dans des quartiers défavorisés à la population majoritairement noire et encore maltraitée tout comme les autres amérindiens. Il est le 2° fils d’un couple de prédicateurs de rue d’origine Shawnees. Enfant, Wray accompagne souvent sa mère : « Moi et [mes deux frères] jouions des chansons pendant qu'elle parlait. C'était sidérant, vraiment, très puissant. Je sentais qu'il y avait quelque chose de spécial au fond d'elle [...]. C'était notre Dieu ».

Wray rencontre un gamin noir vivant dans un cirque :  J'étais assis sous le porche. Mon père avait acheté à mon frère Ray une guitare Maybelle [...], mais Ray préférait sortir et faire du vélo [...] donc je l'ai empruntée. Elle n'était même pas accordée, je ne savais pas ce que je faisais, et voilà que débarque ce type qui me dit de le laisser faire. Il l'a prise, l'a accordée, a sorti un bottleneck et commencé à chanter du blues. Je suis tombé amoureux de cette musique ». Link revoit souvent son nouvel ami et apprend les bases de la guitare. Il tente sans relâche de se mesurer à ses idoles : Chet Atkins, Grady Martin, Ray Charles, Tal Farlow, Hank Williams... mais son jeu reste trop lent à son goût, et il commence à s'intéresser au travail du son. Il explique à ce sujet en 2002 : « Je cherchais quelque chose que Chet Atkins n'avait encore jamais joué - qu'aucun de tous ces rois du Jazz n'avaient jamais joué [...]. J'étais en quête de mon propre son ».

Des débuts en famille

En 1943, il monte deux groupes avec ses frères,  un de country et l’autre de jazz. En même temps, il intègre les Phelps Brothers et commence les scènes. En 1951, il est mobilisé dans l’armée et s’envole pour la Corée et l’Allemagne deux ans. Il revient atteint de tuberculose, ce qui lui enlèvera un poumon en 1956.

Pendant sa convalescence, il se concentre sur son jeu de guitare et s’équipe d’une Gibson Les Paul en 1953. Il joue à ce moment pour Elvis Presley, encore inconnu à cette époque.

Aidé par ses trois frères, il forme son premier vrai groupe « Lucky Wray and the Palomino Ranch Hands » et font des concerts à travers le pays.

En 1955, ils enregistrent leurs premières chansons dont « I sez Baby ». Son jeu puissant vient de séquelles auditives d’une rubéole enfantine.

Il commence à durcir son jeu et en dit : "J'ai commencé à sortir mon épingle du jeu ; Doug jouait plus vite, [...] on reprenait des standards country dans un style plus agressif, j'imagine qu'on aurait pu appeler ça du rock'n'roll, on ne le savait seulement pas à l'époque".

Une création qui fait une carrière et une vie

Son premier succès arrive à la fin des années 50. Wray dénote par son blues rock violent et amplifié, rendu âpre par la disto outrancière pour l’époque avec l’effet larsen qu’il est le premier à apprivoiser volontairement. Il découvre également l'effet fuzz en perçant des petits trous dans le hp de son ampli.

Il a introduit dans le rock l’utilisation des power chords grâce à son instrumental « Rumble » interprété pour la première fois en 1958. Wray aide à l’émergence du punk et rock lourd avec l’accord de puissance, le modus operandi majeur des guitaristes de rock moderne.

Wray est la première rock star amérindienne à vendre + d’un million de copies. C'est un exploit remarquable pour un morceau instrumental mais une méfiance due à son attitude excentrique qui craint la délinquance juvénile lui interdit le jeu à New-York et Boston.

En 1958, lors d’une émission, il ne peut pas chanter à cause de son poumon en moins et improvise alors un riff calé sur le rythme de son frère. Dans la confusion, Ray colle un des micros contre l’ampli de Link. Le groupe obtient un son extrêmement saturé, c’est la naissance de "Rumble", morceau de trois accords. Son groupe Link Wray & His Ray Men rencontre alors un énorme succès.

Quand le succès aide

Après de nombreux 45 tours enregistrés sous plusieurs noms, il commence à enregistrer avec un magnéto à 3 pistes là où son père élevait des poules et créé le fameux album "Link Wray" Plus tard, Wray est présenté au guitariste de Quicksilver Messenger Service, John Cipollina.

Il forme le groupe Copperhead avec la section rythmique de ce dernier, le bassiste James Hutchinson et le batteur David Weber. Il fait de nombreux concerts et émissions radio avec les Lizama en remplaçant Hutchinson à la basse.

En 1994, il joue sur 4 titres de l’album Chatterton d’Alain Bashung.

Le grand influenceur du rock

Plutôt méconnu du grand public, il demeure une influence majeure pour ses contemporains : Iggy Pop le cite comme référence, tout comme Neil Young. Jimmy Page dit qu’il avait une « vraie rebelle attitude » en le citant comme référence majeure dans des interviews et en chanson. Pete Townshend des Who déclare : « sans lui, je n’aurais jamais appris à jouer de la guitare ». Jack Rose le cite également comme référence. Bob Dylan y fait référence dans une de ses chansons. Dylan et Bruce Springsteen interprètent "Rumble" en concert.

Link Wray est souvent considéré comme le « chaînon manquant » dans l'Histoire du rock'n'roll, entre le blues et le futur hard rock.

Des pluies de récompenses

Link Wray a été nominé pour le Rock and Roll Hall of Fame en 2014, au Native American Music Hall of Fame, au North Carolina Music Hall of Fame, au Rockabilly Hall of Fame, au Washington Area Music Association Hall of Fame et au Southern Legends Hall of Fame.

Le morceau "Rumble" ayant rempli les critères d'être « culturellement, historiquement ou esthétiquement important et / ou d'informer ou de refléter la vie aux États-Unis », il a été sélectionné en 2008 dans le Registre national des enregistrements, hébergé à la Bibliothèque du Congrès américaine. Moins de 50 chansons de rock ont reçu cet honneur. Il est classé 45° des plus grands guitaristes par le magazine Rolling Stone.

Link Wray meurt le 5 novembre 2005 à Copenhague d’une insuffisance cardiaque.

A présent, suivez Sounds-Finder vous expliquer sur quoi joue ce shawnee de génie !

Le son en vidéos de LINK WRAY

2 réponses sur “LINK WRAY”

  1. J écoute le hard Rock depuis 1972, écouté presque tout des guitaristes rock, blues, hard, progressif mais c est toujours en cherchant sur YouTube maintenant que je suis tombé sur ce mec. On peut dire que c est l inventeur du hard Rock, le son n’à pas vieillit, jouait fort par obligation car un peu sourd, le Larsen c est lui. Si il avait été aidé il aurait pu être connu mais à priori, il faisait à sa façon, un rebel comme j aime.

  2. Hey ! Merci à toi Yves pour ce commentaire ! L’équipe de Sounds-Finder adore ton enthousiasme au sujet de ce dieu de la gratte ! Continue à nous faire partager ton amour du bon son ! À vite!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *